Pourquoi le choix de l’autoédition ?

La première réponse qui me vient à l’esprit se résume en deux mots : par impatience et par peur.

J’ai mis très longtemps à oser sortir mes écrits de l’ombre, mais quand je me suis décidée, je ne concevais pas d’attendre 6 mois qu’un éditeur finisse par me transmettre une lettre formatée et probablement négative. En effet, certains d’entre eux reçoivent jusqu’à 500 manuscrits par jour. Étant donné que je n’avais participé à aucune télé-réalité et que je ne pouvais me prévaloir d’un nom connu, je doutais fortement que mon roman émerge de l’anonymat. De plus, je rêvais que mon histoire soit jugée par des lecteurs lambda et non à l’aune d’une quelconque stratégie commerciale. J’avais bien conscience que les maisons d’édition n’ayant pas un but philanthropique, mon livre se devait de leur apporter de l’argent dans les caisses. Mon humilité ne me permettait pas d’imaginer que j’avais rédigé le prochain best-seller.

En revanche, une émission télévisée m’avait fait découvrir la plateforme Amazon KDP qui m’offrait la possibilité de vendre en direct mes écrits en quelques clics.

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Ainsi je calmais mon impatience, mais je n’avais pas encore compris que je ne supprimais pas l’angoisse.

Effectivement, je m’épargnais les refus successifs et déstabilisants des éditeurs, mais je n’évacuais pas la crainte de ne pas rencontrer mon lectorat. Au contraire, j’y étais confrontée de plein fouet. J’ai attendu les premières ventes fébrilement et j’ai scruté l’arrivée des premiers commentaires, la peur au ventre.

Voilà pourquoi j’ai opté pour l’autoédition, mais après 9 romans en auteur indépendant, je peux pousser la réflexion plus loin. En effet, depuis le début de mon aventure, des maisons d’édition m’ont courtisée. J’ai donc été confrontée à des négociations, des demandes de modifications de mes écrits (pour tenter de les faire correspondre à telle ou telle ligne éditoriale), des tergiversations de comités de lecture, des contacts sans suite et enfin à la signature d’un contrat pour un de mes livres. C’est ainsi que maintenant, je peux expliquer ce qui me conforte dans mon choix.

Après avoir passé presque un an à construire une histoire, j’ai envie de garder la maîtrise de ma création. Je ne veux pas que lui soit affublé un titre et une couverture qui ne me plairaient pas. L’expertise des maisons d’édition n’est pas à mettre en doute, mais après avoir peaufiné mes mots et mon récit pendant de longs mois, j’ai beaucoup de mal à abandonner toute participation au paquet cadeau que verra en premier l’hypothétique lecteur. J’exclus l’idée de ne pas m’appuyer sur de vrais professionnels du sujet, mais je souhaite déléguer et non pas perdre toutes libertés. Je me suis entourée de bêta-lectrices, d’une correctrice, d’un graphiste. J’ai choisi un diffuseur pour pouvoir proposer mes romans en librairie et j’ai commencé également à professionnaliser ma communication.

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En effet, j’aime écrire et je n’ai pas envie de me disperser sur tous ses postes que je ne maîtrise pas suffisamment. Je ressens la nécessité de travailler avec une équipe bienveillante et efficace. Mais mon expérience en maison d’édition ne m’a absolument pas convaincue. J’ai dû batailler sur plusieurs points. Et la valeur ajoutée, dans la communication et la promotion que j’espérais, n’a jamais été au rendez-vous. J’ai constaté que dans ce cadre comme dans celui de l’autoédition, je ne pouvais compter que sur moi-même. J’ai le sentiment d’avoir cédé une partie de mes droits sur un de mes romans sans réelle contrepartie.

C’est pourquoi depuis, je n’attends plus comme le Saint Graal qu’un éditeur me propose ses services. Je suis de plus en plus convaincue que l’édition indépendante a encore quelques beaux jours devant elle.

En parlant d'autoédition, je serai présente au salon du livre des auteurs indépendants de Marseille, ce dimanche 27 octobre de 10h à 18h. Au programme : rencontres, débats, dédicaces...

Gabrielle Desabers

salon du livre marseille 2019

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